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carré sur les nefs et sur les bas côtés au moyen de la pile intermédiaire

posée entre les piles principales, se retrouve au XIIe siècle dans les cathédrales de Mayence, de Spire, dans la curieuse église de Rosheim, et dans beaucoup d’édifices religieux d’Alsace et de Lorraine, non plus comme à Saint-Dié obtenue par suite d’une modification au plan primitif, mais définitivement admise,

comme un procédé pour voûter à la fois les nefs centrales et les collatéraux ; et ce problème une fois résolu, les constructeurs lorrains et alsaciens l’appliquèrent jusqu’au moment où l’architecture du domaine royal fit invasion chez eux. Avant d’aller plus loin, nous devons expliquer ce que nous entendons par influence byzantine, architecture byzantine, pour faire comprendre comment cette influence s’exerce sur l’architecture religieuse du territoire compris entre le Rhin, le Rhône et l’Océan. Il existe en Orient trois plans types qui ont été appliqués aux églises ; le plus ancien est le plan circulaire, dont le Saint-Sépulcre de Jérusalem est un des modèles les plus connus. Le second type est un dérivé de la basilique antique, mais avec transsept terminé par deux absides, telle est l’église de la Nativité du couvent de Bethléem (43).

Le troisième est le plan byzantin proprement dit, se composant d’une coupole centrale posée sur pendentifs avec quatre ouvertures vers les quatre points cardinaux, galeries latérales, une ou trois absides à l’est, et narthex du côté de l’entrée. Telle est l’église de Sergius à Constantinople (44), antérieure à la