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style ogival (3) ; les tailloirs des chapiteaux en sont variés, finement moulurés, les archivoltes sont décorées de dents de scie.

Les arcatures basses des monuments de la Normandie sont vers cette époque curieusement travaillées, parfois composées d’une suite de petits arcs plein cintre qui s’entre-croisent et portent soit sur un rang de colonnettes, soit sur des colonnettes et des corbeaux alternés ; mais c’est particulièrement en Angleterre que le style normand a développé ce genre de décoration dans lequel quelques esprits plus ingénieux qu’éclairés ont voulu voir l’origine de l’ogive (voy. Ogive).

Le côté nord du chœur de la cathédrale de Canterbury présente à l’extérieur, entre les fenêtres de la crypte et celles des bas côtés, une arcature que nous donnons ici (3 bis), et qui forme un riche bandeau entre les contre-forts ; cet exemple date des dernières années du XIIe siècle. Dans l’étage inférieur de la tour Saint-Romain de la cathédrale de Rouen, les colonnettes des arcatures sont accouplées, supportant déjà de petits arcs en tiers-point, bien que le plein cintre persiste longtemps dans ces membres accessoires de l’architecture, et jusque vers les premières années du XIIIe siècle ; ainsi, les chapelles du chœur de l’église abbatiale de Vézelay sont tapissées sous les appuis des fenêtres, d’arcatures appartenant par les