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être obligées de descendre des tours sur les courtines et de remonter de celles-ci dans les tours, ainsi que l’on était forcé de le faire dans les châteaux des xiie et xiiie siècles.

La figure IIIe donne la partie supérieure des tours d’angle restaurée, avec les chemins de ronde des courtines et les crénelages à la base des combles. Nous mettons en regard, fig. IV, la vue (état actuel) de cette même tour. En comparant ces deux vignettes on se rendra un compte exact du système de défense.

On remarquera qu’aucune meurtrière n’est percée à la base des tours. Ce sont les crénelages des murs extérieurs des lices aujourd’hui détruits qui seuls défendaient les approches. La garnison forcée dans cette première enceinte se réfugiait dans le château, et occupant les étages supérieurs, bien couverts par de bons parapets, elle écrasait les assaillants qui tentaient de s’approcher du pied des remparts.

Bertrand Du Guesclin avait attaqué quantité de châteaux bâtis pendant les xiie et xiiie siècles, et, profitant du côté faible des dispositions défensives de ces places, il faisait le plus souvent appliquer des échelles le long des courtines basses des châteaux de cette époque ; ayant soin d’éloigner les défenseurs par une grêle de projectiles, il brusquait l’assaut et prenait les places autant par eschelades que par les moyens lents, de la mine et de la sape. La description du château du Louvre, donnée par Guillaume de Lorris au xiiie siècle, dans le Roman de la Rose, fait connaître que la défense des anciens châteaux des xiie et xiiie siècles