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pied en s’élargissant et se relie à une chaîne de collines en demi-lune, présentant sa face concave vers la forteresse. Cette situation était fâcheuse pour le château, du moment que l’artillerie à feu devenait, un moyen ordinaire d’attaque, car elle permettait d’envelopper la face sud d’un demi-cercle de feux convergents. Aussi, dès l’époque de Louis XII, deux forts en terre, dont on retrouve encore la trace, avaient été élevés au point de jonction du plateau avec la chaîne de collines. Entre ces forts et la basse-cour, de beaux jardins s’étendaient sur le plateau, et ils étaient eux-mêmes entourés de murs, de terrasses avec parapets. Sur les flancs du plateau en question, on voit encore des restes de ces murs de soutènement, renforcés de contre-forts, et du côté de l’ouest, les pieds-droits d’une belle poterne défendue.

Nous avons vainement cherché les restes des aqueducs qui devaient nécessairement amener de l’eau dans l’enceinte du château de Pierrefonds. Nulle trace de puits dans cette enceinte, non plus que dans la basse-cour. Les approvisionnements d’eau étaient donc obtenus au moyen de conduits qui allaient recueillir les sources que l’on rencontre sous le sol des collines se rattachant au plateau. Tout ce qui est nécessaire à la vie journalière d’une nombreuse garnison et à sa défense est trop bien prévu ici pour laisser douter du soin apporté par les constructeurs dans l’exécution des aqueducs. Il serait intéressant de retrouver la trace de ces conduits, au moyen de fouilles dirigées avec intelligence.