cachées entre tous les points de la défense intérieure et les dehors.
La tradition va même jusqu’à prétendre qu’un de ces souterrains, dont l’entrée se voit dans les grandes caves, sous les bâtiments d’habitation M, se dirigeait, à travers les coteaux et les vallées, jusqu’à l’abbaye de Prémontré. Nous sommes loin de garantir le fait, d’autant plus que des légendes semblables s’attachent aux ruines de tous les châteaux du moyen âge en France ; mais il est certain que, de tous côtés, dans les caves, on aperçoit des bouches de galeries voûtées qui sont aujourd’hui remplies de décombres. Nous donnons (fig. 3) le plan du premier étage du château de Coucy. On voit : en A, les logis placés au-dessus de la porte d’entrée ; en B, le donjon avec sa chemise ; en R, la chapelle orientée, conçue et exécutée avec une grandeur sans pareille, si l’on en juge par les fragments des meneaux des fenêtres qui jonchent le sol ; en D, la grand salle du tribunal, dite des Preux, parce qu’on voyait dans des niches les statues des neuf preux. Deux cheminées chauffaient cette salle, largement éclairée à son extrémité méridionale par une grande verrière ouverte dans le pignon.
Une charpente de bois avec berceau ogival lambrissé couvrait cette salle. En E, la salle des neuf Preuses, dont les figures étaient sculptées en ronde bosse sur le manteau de la cheminée. Du Cerceau nous a conservé une gravure de cette cheminée, qui se divisait en deux âtres séparés par un pilier, ainsi que l’indique le plan. Un boudoir F, pris aux dépens de l’épaisseur de la courtine, accompagnait la salle des Preuses. Cette pièce, éclairée par une grande et large fenêtre donnant sur la campagne du côté de Noyon, était certainement le lieu le plus agréable du château ; une petite cheminée la chauffait, et elle était voûtée avec élégance par des voûtes d’arête.