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dations le double de ce que coûterait la bâtisse elle-même. Il faut donc aviser… Alors nous ferons, pour recevoir les murs qui forment le périmètre de la maison, une tranchée de 0,50 à 0,60 c. de profondeur environ, ainsi que je le trace en E ; puis, dans ces tranchées et sur toute la surface de la construction, nous coulerons du béton ayant une épaisseur de 0,60 à 0,80 c. entre les tranchées, comme je le trace en F. Nous aurons fait ainsi comme un couvercle d’une matière homogène qui empêchera la vase GH, comprise sous ses bords, de remonter. Le poids du remblais A se chargera de comprimer le reste. Ainsi pourrez-vous, sur ce plateau, élever vos constructions en toute sécurité.

« Vous me demanderez peut-être ce que c’est que du béton et comment on le fait ? vous apprendrez cela plus tard. »

Tout en causant et faisant des croquis, Paul et le grand cousin étaient arrivés sur les rampes du coteau où devait s’élever la maison.

« La situation est bonne, dit le cousin. Nous avons un excellent sol calcaire d’où nous pourrons même tirer de la pierre ou du moellon propre à bâtir. Voilà, sur les basses rampes, des argiles sablonneuses assez nettes, avec lesquelles nous ferons de la brique. Voilà la source d’eau vive qui vient du bois et qui sort de dessous le dernier des bancs calcaires ; nous pourrons facilement la capter, l’amener le long de la maison où elle sera doublement utile, car elle nous donnera de l’eau pour les besoins des habitants et entraînera, dans un égout, toutes les eaux ménagères et les immondices que nous enverrons se perdre dans cette ancienne excavation que je vois sur notre gauche.

« Toutefois nous devrons procéder après examen, car il me semble que ces bancs ont été déjà exploités sur quelques points. Nous pourrions bien rencontrer de ces excavations