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point partie de ma bibliothèque. Les éditions originales de ces ouvrages sont rares et d’un prix, quand il s’en présente dans les ventes, auquel il ne m’est pas permis d’atteindre. Quant aux réimpressions de ces livres, outre qu’elles ont peu d’attrait pour les bibliophiles, chacun peut se les procurer et les lire. Je n’ai pas la vanité de croire que mon catalogue, comme on a bien voulu me l’écrire, peut tenir lieu d’une bibliothèque poétique ; mais je sais qu’il est très facile et parfois agréable de trouver une besogne faite. Les journaux ont habitué beaucoup de personnes à trouver des jugements tout portés sur des œuvres de l’esprit d’autrui, et à les adopter sans contrôle. La vie occupée de nos jours ne permet pas aux personnes mêmes qui aiment les lettres, d’y donner tout le temps que leur étude exige. Je sais ce qu’il m’a fallu de volonté persévérante pour lire ces livres que je catalogue, les analyser, les extraire. Je puis affirmer, car il n’y pas de quoi se vanter, qu’il fallait un vieillard qui, comme moi, eût employé consciencieusement sa vie dans des occupations arides et contraires à ses goûts, pour trouver de la distraction dans une lecture et dans un travail qui, tels fastidieux qu’ils paraissent, avaient au moins un côté littéraire et dont l’appréciation exigeait une certaine application de l’esprit.

Je me suis donc borné à faire connaître des auteurs, des ouvrages inconnus ; si la plupart retombent dans l’oubli qu’ils ont mérité, peut-être quelques-uns surgiront-ils. Je n’ai pas d’autre ambition.

Depuis la publication de mon premier volume, j’ai acheté plusieurs vieux poètes, pas autant que je l’eusse désiré ; mais ces bouquins ont acquis une valeur extravagante, c’est-à-dire sont montés aux enchères à des prix fous, sans