Page:Vinson - Manuel de la langue hindoustani.djvu/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

veulent faire des vers[1] ; — 4° le commencement d’un roman religieux Tâubat-un— Naçuh’, par Maulwî Nazîr

  1. Ce poème satirique, qui a paru pour la première fois dans les œuvres de Mîr Taqî imprimées en 1811 à Calcutta, a été réimprimé à Londres en 1820 par M. Shakespear et traduit en français en 1826 dans le Journal Asiatique par M. Garcin de Tassy. Cette traduction a été tirée à part et forme une brochure de 18 p. ; en 1891, M. Pugliesi Pico la traduisit en italien sous le titre de Consigli ai cattivi poeti (Palerme, 16 p. in-8o). M. Garcin de Tassy avait donné en effet à l’ouvrage le titre de Conseils aux mauvais poètes. Dans la Revue de Linguistique (1891, p. 101-110) j’ai montré que la traduction de M. Garcin de Tassy, et par suite celle de M. Pugliesi Pico, n’est qu’une paraphrase agréable. Je disais à cette occasion : « Le système de traduction de M. Garcin de Tassy, qui était généralement adopté de son temps, a encore aujourd’hui des adeptes. Le procédé est fort simple : on prend le sens général d’un paragraphe ; on retient, de loin en loin, quelques expressions caractéristiques, qu’on se permet du reste d’atténuer ou de renforcer, et on broche sur le tout une amplification de rhétorique écrite dans le meilleur français possible. C’est ce qu’on pourrait appeler la traduction synthétique. On peut voir à ce point de vue avec quel art merveilleux sont faites les traductions de M. Garcin de Tassy : elles se lisent avec un plaisir infini ; elles ne sont point du tout inexactes et donnent bien le sens du texte, mais elles ne sont d’aucun secours pour l’étude grammaticale et linguistique de ce même texte. On comprend, en présence de traductions de ce genre, les vieilles discussions sur l’utilité relative des versions et des thèmes, et l’on conçoit que les thèmes fussent recommandés de préférence aux versions. Mais aujourd’hui nous avons d’autres habitudes, d’autres exigences ; nous voulons des traductions analytiques ; nous prétendons traduire phrase par phrase et mot par mot ; nous cherchons à donner un correspondant précis à chaque expression d’un texte étranger, et, si nous nous préoccupons d’écrire dans un français correct, nous n’en faisons pas une condition nécessaire et absolue, nous ne trouvons pas mauvais qu’un certain effort soit exigé du lecteur, qui ne pourra pas ainsi oublier que ce qu’il a sous les yeux est seulement la forme secondaire d’une pensée originairement exprimée dans une langue étrangère ; une pareille traduction aidera beaucoup pour l’étude d’un texte. C’est pourquoi nous faisons, nous, dans l’enseigne-