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choqué dans une grammaire hindoustanie récemment publiée : la particule adjective کی، کے، کا du génitif y est traitée d’izâfet et assimilée à l’i persan ainsi désigné. Or, le kâ, kê, kî est une altération du participe passé sanscrit krta « fait » et il se place après le déterminant quel que soit l’ordre des mots dans la phrase, tout en s’accordant avec le déterminé (rajâ kî bêtî ou bêti râjâ ki « la fille du roi » ), tandis que l’i persan se joint au déterminé qui doit absolument précéder le déterminant (bandah-i k’udâ « l’esclave de Dieu » ) ; on sait du reste que cet i représente le vieux pronom relatif perse hya « qui, lequel » : cf. dans les inscriptions de Behistân : lyam Gaumâta hya Magus adurujiya « Celui-ci, Gomata le Mage, mentit », etc.

C’est dans ces idées que j’ai écrit la grammaire ci-après dont on voudra bien excuser les imperfections et les défauts. Je ne parle pas des fautes d’impression, inévitables dans un travail de cette nature, malgré l’aide obligeante d’amis ou d’élèves qui n’ont pas tous ce qu’on pourrait appeler l’œil typographique. Je parle d’erreurs plus graves, fondamentales et dont un auteur doit être seul responsable. Il importe de considérer cependant qu’il y a dans la Grammaire hindoustanie bien des choses douteuses encore et que le problème est rendu plus difficile par l’absence de formes transitionnelles entre le sanskrit ou plutôt les prâkrits classiques d’une part et les patois populaires modernes de l’autre. J’aurais pu distinguer, par des caractères différents, la partie, pour ainsi dire pratique, à apprendre et à retenir, qui donne l’état actuel de la langue générale, et la partie scientifique qui explique la première et cherche à faire connaître la raison d’être des formes grammaticales. Il m’a paru que le lecteur saurait faire lui-même cette distinction et qu’il ne convenait pas de paraître trop lui faciliter le travail.