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jamais allé en Angleterre, et après n’avoir eu que fort peu de rapports personnels avec des Anglais. Je ne veux pas parler de mes élèves de l’École de Langues Orientales, mais je crois que mon enseignement n’y a pas été jusqu’ici tout à fait infructueux. Ce que je me suis surtout proposé d’ailleurs, c’est de donner à mes auditeurs une série d’indications, un résumé de notions élémentaires et positives qui puisse les amener à travailler seuls et à mettre en pratique leurs connaissances malgré tout toujours un peu théoriques. Nous n’avons pas en effet, ou nous n’avons plus, la prétention d’enseigner une langue de toutes pièces ; on ne pourra jamais apprendre à parler un idiome quelconque que dans le pays même où il est parlé ou en fréquentant des gens du pays. Tout ce que nous pouvons faire, c’est de mettre les élèves en état de comprendre et d’analyser les premières paroles qui leur seront adressées, et de composer rapidement des phrases correctes.

Je me heurte ici à une objection qui m’a été faite plusieurs fois. À quoi bon, disent encore aujourd’hui certaines personnes, donner place à la théorie dans un livre qui a surtout un intérêt pratique ? Cette objection, à mon avis, est une erreur capitale. La théorie, quand elle n’est, comme il convient, que le résultat des faits d’observation, est non seulement utile, mais nécessaire pour rendre compte des phénomènes grammaticaux. Les règles doivent être une résultante, une conséquence, et non pas une cause.

Quoiqu’il en soit, il est manifeste que la plupart des livres d’enseignement pour les langues étrangères remontant à plus de vingt-cinq ou trente ans ne répondent plus à leur but et doivent être refaits. Les Rudiments de M. Garcin de Tassy, écrits en 1829 et en 1847, sont devenus insuffisants et il m’avait paru nécessaire, en 1882, de rédiger