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version, ou plutôt la lecture des textes, devient la base de tout le travail, et le thème, purement imitatif des textes étudiés, n’est plus que l’application de la théorie qu’on s’est formée, que la justification de la science acquise. L’étude devient relativement agréable, intéressante, aisée et rapide.

Pour apprendre n’importe quelle langue, il n’est besoin que deux ou trois tableaux de formes grammaticales, un dictionnaire, enfin et surtout un texte ; l’idéal serait d’avoir en plus une bonne traduction française de ce texte. En 1876, j’ai voulu traduire en français l’Essai sur la langue basque écrit en hongrois par M. Fr. Ribáry, professeur à l’Université de Buda-Pest. Qu’ai-je fait pour y arriver en peu de temps ? Je me suis procuré un petit dictionnaire magyare-français et une grammaire magyare quelconque ; j’ai commencé par lire cette grammaire, la plume à la main, et j’en ai résumé la partie essentielle (déclinaisons et conjugaisons) en quelques tableaux. Puis, je me suis attaqué au texte. Le commencement a été pénible : le sens général se détachait difficilement des mots rapprochés ; mais, dès la dixième page, tout était plus clair ; à la cinquantième, le travail devenait facile ; à la fin, je traduisais presque à livre ouvert. J’ai de même étudié seul plusieurs langues, de l’ancien et du nouveau monde, et toujours, grâce à la méthode, avec un égal succès ; j’ai vu souvent les gens des pays où se parlaient ces langues s’étonner de l’exactitude de mes traductions et même de la manière dont j’étais arrivé à comprendre la prononciation. En revanche, j’ai, par mes conseils, aidé plusieurs de mes amis à apprendre assez rapidement des langues étrangères ; l’un d’eux notamment, qui s’est mis à étudier l’anglais à l’âge de quarante ans, le sait aujourd’hui admirablement et ne le prononce pas trop mal, sans être