Page:Vinson - Éléments de la grammaire générale hindoustanie.djvu/11

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par environ cinquante millions d’hommes. Il se subdivise en Tamoul au sud-est (15,500,000), Télinga au nord-est (16,000,000), Canara au nord-ouest (9,000,000), Malayâla au sud-ouest (3,500,000), et comprend encore huit à dix langues plus ou moins incultes.

Le second groupe comprend les langues auxquelles M. G. Campbell a proposé en 1869 de donner le nom de Kolariennes ; elles sont parlées sporadiquement dans la région centrale, entre l’Oṛiya, le Bangâli, l’Hindî et le Mârathi, par environ deux millions et demi d’hommes. On y reconnaît deux principaux dialectes, le Santâlî et le Mundârî.

Au point de vue du vocabulaire, ces deux groupes diffèrent radicalement ; au point de vue phonétique et morphologique, ils offrent aussi de grandes différences, quoique incontestablement tous les deux. Mais les Kolariens aiment les hiatus de voyelles qu’évitent les Dravidiens ; les Kolariens ont un duel que n’ont pas les Dravidiens ; ils ont une conjugaison incorporante très développée, tandis que le verbe dravidien est non incorporant et très simple ; ils ont enfin la numération vigésimale (signe général d’infériorité sociale), tandis que les Dravidiens comptent par dix[1].

Toutes les autres langues de l’Inde, y compris le Cinghalais ou Elou parlé à Ceylan, sont indo-européennes et flexionnelles. Elles se répartissent de la façon suivante :

1° Au Nord, vers Simla, le Nâipalî ou Népalî (langue du Népâl), auquel on rattache le Garhwâlî et le Kumaônî ; on en fait aussi des dialectes hindis ;

2° Au nord-ouest, le Panjabî, divisé en Panjabî septentrional (Lahore) et en Multânî (Multan) (12, 000, 000 h.) ;

  1. Il a été publié sur les idiomes kolariens, outre d’assez nombreux articles de journaux, plusieurs bonnes grammaires ; celles de Phillipps (1852), Skrefsrud (1875), Whitley (1873), Nottrott (1882). On a écrit ces langues en caractères devanagari ou bangali. Voici, comme spécimens, un passage du Nouveau Testament Santali (Calcutta, 1877) offrant un exemple du duel (Marc, X, 35, 36) :

    35. Khangi Zabadi ren hopon Yàkub ar Yuhanna Yesu then he : katékin menkeda, E guru alinkin menek kana, okakolin koimea, onakom emalin.

    36. Oni onkine kuliketkina : cetben namkana aben lagit cet in cikaia ?