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george sand et l’amour

écartait toujours l’importune idée de ma résignation. Il feignait de me croire abusée par un sentiment d’hypocrite pudeur… [1]. Il riait durement de mes larmes… O misère et asservissement de la femme ! Vous êtes tellement dans la nature, que la société aurait dû s’efforcer au moins de vous adoucir ! »[2].

Lélia, cependant, ne pouvait rendre personne responsable de son malheur, puisqu’elle avait choisi elle-même l’homme auquel elle s’était donnée :

« Pourtant, je l’aimais avec passion, ce maître de mon choix, que j’acceptais comme une nécessité fatale, que je vénérais avec une secrète complaisance pour moi-même, parce que je l’avais choisi. Je l’aimais follement. Plus il me faisait sentir sa domination, plus je la chérissais, plus je mettais d’orgueil à porter ma chaîne. Mais aussi je commençais à maudire

  1. Les phrases qui suivent ne peuvent être transcrites.
  2. Lélia, Edition 1833, II, 23-24.