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george sand et l’amour

Que lui manquait-il donc ? Etait-ce une intelligence vive, une âme aimante ? Elle va nous répondre encore :

« Comme la beauté se développait en moi, tout me souriait, hommes et choses. Tout devenait amour et poésie autour de moi, et dans mon sein chaque jour faisait éclore la puissance d’aimer et celle d’admirer. Cette puissance était si grande, si précieuse, et si bonne, je la sentais émaner de moi comme un parfum si suave, et si enivrant, que je la cultivai avec amour. »[1].

Mais cette puissance d’aimer ne se développait que dans son cœur et dans son imagination. Le passage, qui suit, signale la disproportion qui existe entre son tempérament de glace et son cœur de feu. Chez elle, tout est brûlant au dedans, tout est froid au dehors. Des désirs violents la consument, mais la satisfaction de ses désirs étend comme un manteau de glace sur cet embrasement.

  1. Lélia, I, 179.