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george sand et l’amour

dans la solitude, mais en vain. Après avoir savouré avec amertume les beautés que la nature étale à ses yeux, elle se demande « à quoi bon cette âme curieuse, avide, inquiète, incapable de rester ici-bas pour aller toujours frapper à un ciel d’airain, qui jamais ne s’entr’ouve à son regard, qui jamais ne lui répond par un mot d’espoir ! ».[1].

Puis, elle ajoute ces paroles mystérieuses : « Quand je saurais, je n’en serais que plus à plaindre, ne pouvant pas. »[2].

Bientôt la solitude qu’elle est venue demander à une chartreuse abandonnée lui pèse. Plutôt souffrir que vivre seul, car la souffrance excite, ranime, irrite les nerfs ; au désert toutes les facultés s’endorment : « Eh bien souffrons, cela vaut mieux que de dormir. »[3]. Et Lélia quitte le désert, descend de la montagne pour se mêler de nouveau à la société.

  1. Lélia, I, 147.
  2. Lélia, I, 148.
  3. Lélia, I, 149.