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de soleil et de printemps. N’espérez pas donner la vie, Lélia : la vie n’est plus en vous, il ne vous en reste que le regret ; bientôt, comme à moi, il ne vous en restera plus que le souvenir. »[1].

Malgré ses soupçons, Sténio est de plus en plus fasciné par la grâce et par le charme de Lélia. Il l’aime avec passion, avec délire, mais le désespoir entre de nouveau dans son âme, quand il croit entendre dans ses rêves de bonheur les mots lugubres de son amie : « Souviens-toi, Sténio, que je ne puis t’aimer. »[2].

Cependant, touchée vivement des élans et des soupirs de son jeune poète, Lélia s’exalte ; son imagination s’échauffe. À force de désirer l’amour elle croit l’éprouver, et enchaîne le poète par ses regards et ses caresses. Mais hélas ! ces caresses ne sont que des caresses maternelles : « Je me plais à vous caresser, à

  1. Lélia, I, 63-64.
  2. Lélia, I, 69.