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part. C’est l’impossibilité à éprouver des jouissances qui cause sa détresse.

En rapprochant les passages les plus significatifs, tirés de Lélia, de certains autres que nous trouvons dans la correspondance de G. Sand, il deviendra assez facile d’arriver à une conclusion définitive.

Lélia ne peut plus aimer. Elle se maintient dans une vertu forcée. Elle boit tantôt avec de douloureux regrets, tantôt avec un orgueilleux mépris, son calice d’amertume. Dans ce délire romantique, dans cette exaltation d’une imagination féminine qui revendique d’une manière hautaine les droits de la femme, au milieu du lyrisme le plus hardi qui nous révèle en Lélia la femme incomprise, l’exception morale, nous découvrons aussi l’exception physique.[1].

  1. « Enlevez à Lélia la souffrance honteuse et même ridicule de son impuissance physique et il n’y aura plus en elle aucun élan de douleur que n’aient exprimé René, Manfred, Obermann. » (Paul de Molènes, Mélanges, 93).