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LE NOUVEAU-MONDE Lord CECIL , à lui-même A moi, maintenant, l’ambition libre et la gloire ! Elles me suffiront. (Regardant Lady Cecil) Elle est bien belle, cepen- dant ! Oui, bien belle ! SCENE VI LES MÊMES, Sir CORNELIUS HALGRAVE , UN MASSIER DU PARLEMENT, DICK , Hôtes, Servi- teurs, Pages, puis Une FEMME voilée, suivie d’un Valet : [MOSCONE]. Les pages ont posé sur la table des flambeaux allumés. Sir Cornélius Halgrave s’est assis. Il vient d’ouvrir un portefeuille aux armes d’An- gleterre ; il déplie un parchemin au bas duquel pend le sceau royal. Derrière lui se tient le massier. Aux deux extrémités de la table sont, debout, à droite lady Cecil. à gauche, lord Cecil. Au fond de la salle, laissant libre le grand espace du milieu, viennent se placer, comme des ombres, les hôtes, les serviteurs du château. Une cloche sonne. Sir Cornélius HALGRAVE, au milieu d’un grand silence Milord comte Lionel Raleigh Cecil, pair d’Angleterre, et vous, milady Ruth, comtesse Cecil, pairesse d’Angleterre, son épouse, la requête d’un divorce entre vous est approuvée par le Roi. — Milord, milady êtes-vous prêts à me délivrer les deux signatures sur le vu desquelles la séparation légale sera prononcée entre vous ? (I1 ouvre une Bible que le massier a placée auprès de lui.) Lord Cecil , à haute voix, la main étendue sur la Bible Ruth Moore, au nom du foyer gardé, au nom de mon honneur, que je vous reprends, au nom de cette ancienne race dont la cendre tressaille en ce moment sous nos pieds, au nom de ma mère, dont les mânes s’inclinent devant vous, que la mémoire de votre passage au milieu de nous soit bénie !... Soyez libre.