ses rêves sensuels, correspond le mieux à celle des sens de la majorité des Anglais.
Mon raisonnement, croyez-le bien, est fort solide ; et pour vous mieux laisser comprendre de quelle nature peuvent être, entre les voluptés défendues, celles que nous rêvons et préférons, — de quel genre sont les sens, enfin, de la majeure partie des tempéraments anglais, — je ne vois rien de mieux que de vous citer — en les prenant, au hasard, dans son œuvre (et entre cent mille, tous de la même nature d’impression) — que de vous citer, dis-je, tels ou tels passages d’entre les poèmes de Swinburne. Vous comprendrez, alors, à l’instant même, ce que nous regrettons de ne point trouver à Paris.
Voici donc un fragment pris, au hasard, encore une fois, de l’un de ses derniers poèmes, Anactoria. Celle qui parle est une jeune fille amoureuse ; elle s’adresse à son amie, autre jeune fille de la même île.
Et mon interlocuteur me récita, d’une voix féline et caressante, le passage suivant, du grand poète anglais.
Traduction littérale :
« Je voudrais que mon amour te tuât : rassasiée de ta vie, j’aspire à ta mort. Oh ! trouver des moyens douloureux pour te tuer ! des moyens intenses, des superflus de douleurs ! te torturer amoureusement, laisser souffrir ta vie vacillante sur les lèvres, extraire ton âme en des tortures trop douces pour tuer !