panier de cerises sauvages, elle marchait sous les sapins. Elle avait noué, de primevères, sur son dos, les deux nattes brunes de ses cheveux à la taille de son corselet de velours. De temps à autre elle caressait un grand épagneul tout blanc qui sautait autour d’elle, joyeux ! Oh ! comme elle était jolie ! — Ses yeux étaient doux comme le soir !
Ah ! ha ! déjà le jeune Ukko…
Pendant quelque temps, je la suivis, caché dans la longue clairière. Soudain, j’écartai les ronces et je vins à elle. À peine nos regards se furent-ils rencontrés que nous échangeâmes un sourire ami. Cependant, nous ne nous étions jamais vus. Nous nous tendîmes la main sans y penser. Son blanc compagnon me regarda fixement ; il eut l’air, aussi, de me reconnaître : l’instant d’après, lui et Holf, mon grand lévrier, étaient de vieux amis. En silence, elle et moi, l’un auprès de l’autre, nous fîmes le chemin qui conduit à ce torrent où commencent les chênes. Là, c’est la maisonnette de son père, Hans Glück, le garde forestier. J’entrai. Celui-ci leva les yeux ;