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Miklaus

Cependant le jeune maître paraît aimer sa compagnie : — n’est-ce point son parent ? Feu le comte d’Auërsperg l’a présenté au roi jadis…

Gotthold, tisonnant

Oui, le père l’a tiré d’obscurité, et vingt ans se sont passés sans que l’obligé s’inquiétât de l’enfant. — Il a fallu cette circonstance d’héritage, d’intérêts, pour lui rappeler, là-bas, à la cour de Prusse, que son cousin, le comte Axel d’Auërsperg, prince germain — et, de plus, chef de la branche aînée, — vivait seul, avec de très vieux serviteurs, dans un château fort en ruines perdu au milieu de l’immense Forêt-Noire. Comme il a su trouver des guides, alors ! et dormir dans les chaumines ! — et chevaucher, bien des jours, à travers les chemins abrupts, les nouvelles clairières, les routes montueuses !

Hartwig, soucieux

Oui, tu as raison, Gotthold : cet homme n’est pas un ami. J’aurai toujours en mémoire le jour de son arrivée, la semaine passée ; — n’était-ce pas la veille des Rameaux ? — Lorsqu’après avoir traversé les salles désertes du château, conduit par herr Zacharias, il s’est trouvé, subitement —