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Il regarde à travers les battants de la grande porte de l’escalier de pierre ; puis avec un mouvement de surprise :

Une femme ! — J’ai bien vu. C’est une femme. — Ah ! sans doute, celle de cette nuit ! Qu’est-ce donc ? Son flambeau, qu’elle tient au-dessus de sa tête, m’empêche de voir son visage. Elle descend vers ces caveaux perdus… et sans hésiter, comme si elle les connaissait ! — Quelque chose brille et reluit, par instants, dans sa main : — c’est un poignard, je crois. Que signifie ceci ?… Mais, en vérité, son insomnie ressemble à la mienne ! Sa démarche est bien assurée… Il regarde autour de lui. Quelle mystérieuse curiosité s’éveille en moi ? Elle approche… Ah ! je veux savoir !…

Il se cache dans un angle des murailles.



Scène IV

AXËL, SARA
Sara, dans ses vêtements noirs et demi-voilée, — élevant, d’une main, le flambeau, serrant, de l’autre, un solide poignard, pousse les deux battants de la lourde porte de fer ; ceux-ci roulent silencieusement ; elle apparaît, alors, debout, sur les marches de pierre.
Taciturne, elle observe avec une attention profonde l’intérieur de la salle. D’un regard errant, elle sonde