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Axël, tranquillement et s’asseyant près de la crédence

Mon cher et cordial cousin, je suis touché — jusques aux larmes, en effet — de l’intérêt que me témoignent vos paroles. Vos conseils sont d’un homme des plus diserts, — et nul doute que je n’en tire profit en temps et lieu.

Le Commandeur, à lui-même

Par les démons, — l’indéchiffrable enfant !… Ah çà ! que croire ? A-t-il réellement oublié ? Veut-il se taire par instinctive défiance ? Et cette légende, même, est-elle quelque peu fondée, enfin ? Que risqué-je de l’interroger d’une façon catégorique, en ce moment ? Qu’il se taise ou qu’il parle, je serai du moins fixé ?… Voyons, tâtons au cœur.

Haut : — Laisseras-tu donc échapper toutes les occasions de réveiller la gloire de la famille, — toi, notre branche aînée ? Et ce, pour le plaisir d’ensevelir ton esprit en de nébuleuses méditations ? Ton indifférence me stupéfie. Positivement.

Un silence.

Je vois qu’il en est de mes offres, tiens…, comme de ces prétendus trésors, tu sais bien, — de ces richesses extraordinaires que mon vieil ami, le comte d’Auërsperg, ton père, eut mission de sauvegarder, lors de l’invasion française, après nos