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§ 2. Le récit de herr Zacharias


Herr Zacharias, du ton d’un homme qui, d’abord, débite un discours écrit et appris depuis longtemps, — puis, peu à peu, s’anime et improvise

Voici des pièces et des documents ; ils reportent à ce moment précis de notre Histoire où l’événement dont je parle se produisit. Alors nous étions sous le coup de cette invasion, qui, aujourd’hui, nous semble une sorte de rêve fatal.

Aux successives nouvelles des défaites subies par nos armes dans l’Allemagne centrale, se mêlèrent bientôt des bruits, semi-officiels, que l’ennemi préparait un soudain mouvement d’offensive retraite vers divers États situés en arrière de sa marche apparente. Aussitôt, les villes de la zone qui se crut menacée — (l’électorale et financière cité de Francfort en particulier) — commencèrent à trembler au pressentiment des exactions et des violences que la soldatesque française allait sans doute exercer, — la recrue, surtout, s’étant signalée par tant de duretés, là-bas, dans les provinces envahies ! — Napoléon semblait se dresser, à la fois, de tous côtés ; — car, avec cet étrange capitaine