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XXXII


Jeunes gens qui valsez aux pieds de cette femme,
Prenez garde de voir les gouffres de son âme !
Valsez, valsez toujours ! ne la regardez pas...
Il semble, tant elle est au dessus de ce monde,
Qu’elle écoute, au milieu d’une extase profonde.
Le bruit sourd des chars du trépas !


XXXIII


Autrefois... — mais combien elles sont éloignées
De son cœur plein d’oubli, ces rapides années ! —
Autrefois, elle était l’enfant aux traits pâlis
Qui vivait au soleil. Elle fut l’humble égide
De bien des voyageurs, qui la prirent pour guide
A travers les sombres taillis !


XXXIV


Le jour, elle courait, vision des Espagnes,
Sur la mousse des bois, par les vertes campagnes,