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L’Arabe amenait ses coursiers
Devant ses tentes entr’ouvertes.
— Les platanes et les palmiers
Froissaient leurs longues feuilles vertes.—
 
Son menton bruni dans la main,
Toute amoureusement penchée,
Sa jeune fille, un peu plus loin,
Sur une natte était couchée. —
 
Ses yeux noirs, chargés de langueur,
De leurs cils ombraient son visage :
— Devant elle, le voyageur
Arrêta son cheval sauvage :

Et, se courbant soudain, il dit :
« Allah ! comme vous êtes belle !