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II


Celle-ci, dont le front, ineffable prestige,
Plie aux souffles du soir comme un lys sur sa tige,
C’est l’enfant des pays où les palétuviers
Bordent les oasis des lointaines savanes :
Où, sous l’ombrage, on voit briller dans les lianes,
Comme un prisme vermeil, l’aile d’or des pluviers !



III


L’une, c’est d’Ischia la baigneuse folâtre
Qui caresse le gouffre avec ses bras d’albâtre,
Et sourit à travers ses cheveux ruisselants,
Lorsque le flot houleux, dont l’écume déferle,
Joue avec son beau corps, puis, ainsi qu’une perle,
La roule sur le sable et meurt à ses pieds blancs !