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est comme la trame sur laquelle se brode l’éternel devenir du Cosmos, l’IDÉE se nie elle-même, pour se prouver son être, sous forme de Nature, et je pourrais reconstruire le fait en employant la dialectique hégélienne. L’Idée ne croît qu’en se retrouvant en sa négation. Le mouvement contenu dans la croissance des arbres et des brins d’herbe, n’est-il pas le même que celui qui fait osciller et bondir sur eux-mêmes les soleils projetant leurs anneaux au travers des cieux et produisant, ainsi, d’autres soleils ? Comme les fruits tombés de l’arbre ou les fleurs des brins d’herbe produisent d’autres fleurs et d’autres arbres, comme le vent emporte dans les prairies et les vallées le pollen végétal, ainsi la vitesse centrifugé disperse dans les abîmes le pollen astral : c’est la germination du monde, que Hegel, — vous le savez, — regardait comme « une plante qui pousse ».