insuffisance de ses organes, à une erreur perpétuelle. Le premier microscope venu suffit pour nous prouver que nos sens nous trompent et que nous ne pouvons pas voir les choses telles qu’elles sont. — Cette nature nous paraît grandiose et « poétique » ?… Mais, s’il nous était donné de la considérer sous son véritable aspect, où tout s’entre-dévore, il est probable que nous frémirions plutôt d’horreur que d’enthousiasme.
— Soit !… m’écriai-je : nous savons cela ! Mais le réel, pour nous, est relatif, mon ami : tenons-nous-en à ce que nous voyons.
— Alors, répliqua Lenoir, si le réel est, décidément, ce que l’on voit, je ne m’explique pas bien en quoi les hallucinations d’un fou ne méritent pas le titre de réalités.
Je me sentis acculé : mais je suis de ceux qu’on n’accule pas impunément, car la peur me fait rentrer dans le mur.