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L’escarmouche fut chaude ; mais, moins d’une heure après, le mouvement séditieux était réprimé.

Comme l’on revenait au campement, sous la clarté des étoiles, deux ou trois coups de feu lointains, attardés, retentirent ; des balles sifflèrent — et, soudain, se glissant du milieu des alfas, entre les chevaux, une ombre passa. Sans doute quelque fuyard tenant à venger un mort.

En effleurant le maréchal des logis, et comme celui-ci levait son sabre, l’Arabe étendit son flissah. De bas en haut, l’arme traversa la poitrine de Guilhem, qui s’inclina, mourant, sur l’encolure de son cheval, pendant que l’indigène disparaissait sous une étendue de dattiers, au long de la route.

On l’étendit sur une civière ; mais il fit signe de s’arrêter ; il n’arriverait pas vivant. C’était fini.

La pleine lune, au grand ciel africain éclairait le groupe militaire.