mais à des amants de la Vie. À la fin, ceci l’énerva jusqu’à refroidir l’amour que Frédérique lui avait inspiré si longtemps. Les êtres trop équilibrés ne pardonnent pas volontiers l’âme, lorsque, par des riens inintelligibles pour eux (mais très sensibles), elle les humilie de son inviolable présence. L’âme prend, alors, à leurs yeux, les proportions d’un grief : et, même amoureux, cela les dégoûte bientôt de tout corps affligé de cette infirmité.
C’est pourquoi l’idée vint à Évariste, — l’idée étrange et cependant naturelle ! — de les humilier à son tour, de leur montrer, de leur prouver qu’ils étaient, « au fond », des êtres de chair et d’os comme lui, et comme « tout le monde » !… Et que, sous les dehors de leurs belles phrases, plus ou moins redondantes, mais aussi creuses qu’idéales, se cachaient les sens purement humains d’une passion très banale !… Et que ce n’était pas la peine de le prendre de