De grands jardins, un bouquet de bois, de belles attenances, entouraient cette propriété d’agrément. N’étant pas insensible aux charmes de la nature, M. Rousseau-Latouche, le matin, vers sept heures, en veston de coutil à boutonnière enrubannée et le chef abrité d’un panama contre les feux de l’aurore, ne se refusait pas, tout comme un simple mortel, à parcourir, le sécateur officiel en main, ses allées bordurées de rosiers, d’arbres fruitiers et de melonnières. Puis, jusqu’à l’heure du déjeuner, il s’enfermait en son cabinet, y dépouillait sa correspondance, lisait, en ses journaux, les échos du jour, et songeait mûrement à des projets de loi — qu’il s’efforçait même de trouver urgents, étant un homme de bonne volonté.
Pendant la journée, madame s’occupait des nécessiteux que le curé de la localité lui avait recommandés ; — ce qui, avec un peu de musique et de lecture, suffisait à combler les six semaines que l’on passait en cet exil.