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l’an de Rome 782 (an 33 et un temps de J.-C.), un détachement de la cohorte d’occupation — savoir cinq cent cinquante-cinq hommes, prêtés au Grand Prêtre, en cas de sédition populaire, par le préfet — cerna silencieusement, sur les dix heures et demi du soir, les abords montueux des Oliviers.

À l’entrée de ce sentier, que coupait, plus haut, l’inégal ruisseau du Cédron, le chef des piquiers du Temple, Hannalus[1] causait, sans doute, avec les centurions ; il attendait ces agents d’Israël auxquels seuls il devait faire livrer passage, en vue de l’arrestation d’un factieux en vogue, de ce magicien de Nazareth, du fameux Jésus, que l’on savait s’être « réfugié » là, cette nuit.

Bientôt, sous le clair de lune pascal[2], ap-

  1. Quelques rabbins ont écrit Ananus (Voyez Rouleaux des commentaires talmudiques du Consistoire de Varsovie, 1827).
  2. La Pâque juive ne pouvait être célébrée qu’à la pleine lune : — ce qui annule, astronomiquement, l’hypothèse de