Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/125

Cette page a été validée par deux contributeurs.

atone, en murmurant : « Bah ! Tout s’arrange ! tout s’arrange ! » Voilà, n’est-il pas vrai, les préalables conditions requises pour être jugé possible. — Une fois élu, l’on éprouve neuf mille francs d’appointements (et le reste), car on ne se paye pas de mots, à la Chambre ! — l’on s’appelle l’ « État »… et l’on décerne, entre-temps, un ou deux brillants bureaux de tabac à sa chère petite Chloë !… Tout cela n’est pas inepte, je trouve : et c’est un métier facile. Pourquoi n’essaierais-tu pas, Daphnis ?

— Eh ! dit Daphnis, je ne dis pas non. C’est une question de frais d’affiches et de démarches dont l’on pourrait, à la rigueur, surmonter l’écœurement. — Après tout, s’il ne s’agissait que d’avoir une « opinion » pour enlever la chose, — tenez, cher étranger, mettons-les toutes en votre chapeau rond — et tirez au hasard ! — Vous devez avoir la main heureuse ; je sens cela ; vous amenez la meilleure d’entre elles, je parie, —