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l’exemple de la Nature, ici : ces deux inducteurs, isolés en ce point, correspondent au jeu des poumons d’or de l’Andréïde.

Examinons d’abord, à vol d’oiseau, pour ainsi dire, l’ensemble de cet organisme : je vous en expliquerai le détail ultérieurement.

C’est grâce au mystère qui s’élabore aussi dans ces disques de métaux, et qui s’en dégage, que la chaleur, le mouvement et la force sont distribués dans le corps de Hadaly par l’enchevêtrement de ces fils brillants, décalques exacts de nos nerfs, de nos artères et de nos veines. C’est grâce à ces petits disques de verre trempé, qui s’interposent, ― par un jeu très simple, et dont je vous nettifierai tout à l’heure le système, ― entre le courant et les divers réseaux de ces fils, que le mouvement commence ou s’arrête dans l’un des membres ou dans la totalité de sa personne. Ici, est le moteur électro-magnétique des plus puissants, que j’ai réduit à ces proportions et à cette légèreté, et auquel viennent s’ajuster tous les inducteurs.

Cette étincelle, léguée par Prométhée, qui court, domptée autour de cette baguette vraiment magique, produit la respiration en impressionnant cet aimant situé verticalement entre les deux seins et qui attire à lui cette lame de nickel, annexée à cette éponge d’aciers, ― laquelle, à chaque instant, revient à sa place, à cause de l’interposition régulière de cet isolateur. J’ai même songé à ces soupirs profonds que la tristesse arrache du cœur : Hadaly, étant d’un caractère doux et taciturne, ne les ignore pas et leur charme ne lui est pas étranger. Toutes les femmes vous attesteront que l’imi-