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Mais, devant les ravages ardents qui se déclarèrent durant la traversée, le duc vit bien qu’il ne pouvait conserver d’autre espoir qu’en une prompte mort.

C’en était fait ! Adieu, jeunesse, éclat du vieux nom, fiancée aimante, postérité de la race ! — Adieu, forces, joies, fortune incalculable, beauté, avenir ! Toute espérance s’était engouffrée dans le creux de la poignée de main terrible. Le lord avait hérité du mendiant. Une seconde de bravade — un mouvement trop noble, plutôt ! — avait emporté cette existence lumineuse dans le secret d’une mort désespérée…

Ainsi périt le duc Richard de Portland, le dernier lépreux du monde.