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PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES FLUIDES MOTEURS.

franchissent plus facilement la barrière <le cohésion, et l’équilibre statistique exige corrélativement des rentrées plus nombreuses, c’est-à-dire une pression de vapeur plus grande que p = o(T).

Ce résultat est d’ailleurs exigé, sans qu’il soit besoin d’en analyser le mécanisme, par les phénomènes corrélatifs de capillarité. Si, dans un bain liquide, nous enfonçons verticalement un tube capillaire qu’il ne mouille pas, le ménisque convexe réalisé à l’intérieur du tube est maintenu, par les tensions capillaires, à un niveau inférieur à celui de la surface libre plane. L’équilibre ainsi réalisé peut subsister indéfiniment dans une enceinte close purgée d’air (pour que la phase gazeuse soit exclusivement constituée par la vapeur elle-même) : la vapeur en équilibre avec le ménisque* convexe est à une pression supérieure à la vapeur en équilibre avec la surface* plane, la différence étant le poids d’une colonne de cette vapeur, de section égale à l’unité et de hauteur égale à la dénivellation capillaire.

Cette relation simple conduit à prévoir, dans le cas de gouttelettes extrêmement petites (diamètres inférieurs au dixième de micron) des pressions d’équilibre très notablement supérieures aux tensions maxima normalesp = o( T).

Par conséquent, s’il ne s’est produit que de très petites gouttelettes de ce genre, pour qu’elles ne se revaporisent pas, il faut que la phase vapeur comporte un degré de sursaturation très notable.

Au contraire, des poussières assez grandes pour localiser de petites nappes liquides à courbure moins accentuée provoqueront la condensation sans aucune sursaturation.

De cela il résulte que, dans le cas de brouillards à gouttelettes extrêmement petites, il peut exister des états d’équilibre physiquement hétérogènes où la pression sera plus grande que p = o(T), tout en restant plus faible que la pression maxima de sursaturation pour le même volume spécifique global e (puisque la densité de la phase gazeuse est alors plus faible, les molécules agrégées dans les gouttelettes étant cinéliquement mises hors de cause). Les positions g* et g” qui résultent de là pour ses projections sur les figures 2 et 3 montrent que le point figuratif G d’un tel état est compris entre la surface cylindrique des équilibres hétérogènes normaux et la surface de sursaturation sèche (prolongeant la surface des états gazeux normaux). Entre ces deux surfaces, il y a tout un volume correspondant à des