Page:Villey - Propriétés générales des fluides moteurs.djvu/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
JEAN VILLEY.

d’ailleurs croître indéfiniment à mesure que l’on augmentera le volume du récipient qui l’enferme.

Le plus grand volume spécifique Am1 que puisse prendre la forme liquide est son volume naturel, correspondant au cas où le piston qui enferme le liquide dans le cylindre est juste appliqué sur sa surface libre sans exercer de contrainte susceptible de réduire l’écartement de ses molécules au-dessous de la valeur réglée par le libre jeu de la cohésion et de l’agitation thermique. Nous avons alors, en employant les notations du paragraphe 1, et le piston subit la pression liée au bombardement par celles des molécules qui échappent à la barrière de cohésion. La projection verticale du point M1 correspondant est obtenue en portant

On peut, en exerçant sur le piston des efforts plus considérables réduire le volume spécifique e de l’eau au-dessous de mais les efforts à exercer ainsi augmentent extrêmement vite si l’on veut arriver à des diminutions sensibles de La projection horizontale du point caractéristique M se déplacera lentement sur le petit élément de droite m1n1, tandis que sa projection verticale montera très rapidement sur une courbe m1n1, qui tend asymptotiquement vers la droite en appelant le minimum imposé à par l’impénétrabilité mutuelle des molécules.

Si, au lieu d’abaisser ainsi au-dessous de nous cherchons à l’augmenter au-dessus de cette même valeur en éloignant le piston, nous n’y arriverons pas : le piston quittera le contact avec la surface du liquide, et il apparaîtra entre eux un espace vide, immédiatement transformé en une phase gazeuse par l’arrivée de celles des molécules qui échappent à la barrière de cohésion.

La partie liquide reste dans l’état M1, que nous avons appelé l’état naturel du liquide à la température considérée. Quant à la phase gazeuse elle prend statistiquement un état invariable. En effet, l’équilibre exige qu’elle soit homogène, et que le nombre des molécules qui rentrent de la phase gazeuse dans le liquide soit, par unité de surface libre, égal à celui des molécules qui s’échappent du liquide en forçant la barrière de cohésion ; or ce dernier nombre (évalué par unité de temps) est fixe, car il ne dépend que de la température Le nombre ainsi déterminé des rentrées dans le liquide suppose un nombre déterminé de chocs des molécules gazeuses sur chaque unité de sa surface libre : la température étant définie, cela suppose, dans cette phase