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PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES FLUIDES MOTEURS.

comme plan horizontal et l’axe Ov comme ligne de terre. Le point M sera alors défini par sa projection horizontale m et par sa projection verticale m’, située sur la perpendiculaire mωm’ à l’axe Ov, à une distance ωm’ de celui-ci égale à p = mM. Autrement dit, m’ est le rabattement autour de l’axe Ov de la projection P de M sur le plan vertical passant par Ov.

Le plan n’a de sens que dans le quadrant correspondant aux valeurs positives de l’une et l’autre coordonnée[1]. Il est clair d’ailleurs qu’une partie seulement de ce quadrant est la projection de la surface caractéristique du fluide homogène. Une partie voisine de l’origine O, où et ont simultanément des valeurs faibles, est exclue comme correspondant à des états solides. D’autre part toute la région correspondant à des températures supérieures à celles que nous savons réaliser est également exclue comme ne répondant à aucune possibilité pratique[2]. Il y a lieu d’exclure aussi une mince bande le long de l’axe OT. correspondant à des valeurs de inférieures aux plus petits volumes spécifiques que permettent d’atteindre les plus fortes compressions réalisables (volume propre impénétrable des molécules tassées au maximum les unes contre les autres). Par contre, rien n’empèche de réaliser, en phase gazeuse, par augmentation progressive des volumes à masse constante, ou par extraction progressive du gaz enfermé dans un volume constant, des volumes spécifiques indéfiniment croissants, dans la bande des températures accessibles. Rufin, les phénomènes de vaporisation et de liquéfaction vont nous montrer l’existence de tout un domaine de valeurs auxquelles ne correspondent pas d’états homogènes possibles : c’est un quatrième domaine exclu, dont il est intéressant d’étudier la forme.


3. Liquéfaction. Domaine hétérogène. — Considérons, pour fixer les idées, le fluide H2O à la température de 373° (100° C.). Il peut y revêtir deux formes homogènes tout à fait différentes l’une de l’autre : une forme liquide, dont le volume spécifique est de l’ordre du décimètre cube par kilogramme, et une forme gazeuse dont le volume spécifique est supérieur au mètre cube (pour la même masse) et peut

  1. est la température absolue.
  2. On pourrait exclure aussi une bande étroite contiguë à l’axe OT correspondant aux températures, très voisines du zéro absolu que nous n’arrivons pas à réaliser pratiquement.