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LES PRINCIPES DES MOTEURS THERMIQUES.

avec et représente, par conséquent, le travail élémentaire de la résultante des forces de pression sur l’unité de masse (cf. équation 10). On a donc :


et cette relation, jointe à la relation (15) annule identiquement le second membre de (19).


24. Tuyères motrices. — Dans tous les moteurs thermiques, courants, l’écoulement du fluide moteur est provoqué mécaniquement : On produit ou entretient (par vaporisation ou explosion) une pression élevée d’amont dans un récipient clos (chaudière, cylindre) d’où s’écoule le fluide.

Il est intéressant de noter que l’on peut concevoir un autre genre d’évolution motrice, dans lequel la circulation du fluide moteur serait entretenue par un processus purement thermique.

Posons le problème sous sa forme la plus simple. Est-il possible de réaliser dans des tuyères convenablement aménagées, des échanges thermiques ayant pour résultat de rendre le gaz à la sortie dans un état thermodynamique identique à celui de l’entrée, mais avec une énergie cinétique plus grande ?

Cela entraînera évidemment la possibilité de transformer ce surplus d’énergie cinétique en travail par un rotor de turbine à action qui rendra alors le gaz dans un état identique, aussi bien mécaniquement que thermodynamiquement, à son état de départ, donc susceptible de recommencer indéfiniment la même évolution en circuit fermé.

Cela entraînera aussi la possibilité de réaliser des tuyères à réaction, ouvertes aux deux extrémités, et capables de fournir, par leur déplacement dans l’air, un effort propulseur sans intervention d’aucun mécanisme déformable.

Or, le résultat défini ci-dessus est obtenu si, au cours de son écoulement de A en B, la masse élémentaire de fluide a passé par une succession d’états tels que son point figuratif dans le diagramme de Clapeyron ait parcouru, dans le sens des aiguilles d’une montre, un cycle fermé de surface non nulle : chaque masse élémentaire a fourni un travail positif, et, comme il n’y a aucune paroi mobile susceptible de recevoir du travail, ce travail a été transformé en énergie cinétique que les particules se fournissent les unes aux