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J. VILLEY.

Dans les machines que nous avons appelées à réaction statique (§ 5), elle est transformée directement et sur place en travail. Chaque masse de gaz, dans sa succession d’états d’équilibre, fournit elle-même au piston le travail équivalent à la diminution de sa propre énergie interne.

Dans les procédés où l’on transforme d’abord l’énergie interne en énergie cinétique, nous avons vu que cela suppose la réalisation d’écoulements dans lesquels l’énergie cinétique acquise par une masse gazeuse est produite surtout par la diminution d’énergie interne d’autres masses situées en amont d’elle.

Pour transformer en travail l’énergie cinétique ainsi créée, il faut évidemment faire circuler le fluide au contact de parois solides en mouvement, susceptibles de recevoir ce travail. Le problème dynamique se trouve compliqué de ce fait. Toutefois, il est à noter que, lorsque le mouvement de cette paroi réceptrice est une translation rectiligne uniforme (ou peut être pratiquement assimilé à un tel mouvement), des axes de référence attachés à cette paroi, que nous appellerons axes mobiles, constituent des axes absolus au même titre que les axes que nous appelons fixes ; les forces et les accélérations y ont les mêmes valeurs, et les théorèmes généraux qui traduisent la relation fondamentale s’y appliquent de la même manière. On peut, en particulier, y appliquer les conclusions du paragraphe précédent relatif aux écoulements au contact de parois immobiles.

Nous pourrons mettre à profit cette très importante remarque, dans l’étude des turbines, en assimilant la translation circulaire de l’aubage mobile autour de l’axe de la turbine à une translation rectiligne suivant la tangente à la trajectoire circulaire sur laquelle elle est entraînée. L’approximation est acceptable si la courbure de cette trajectoire est négligeable auprès de la courbure de l’aubage, qui va intervenir essentiellement dans le phénomène.

L’idée la plus simple qui se présente d’abord à l’esprit consiste à séparer deux opérations successives distinctes : la transformation de l’énergie interne en énergie cinétique dans un distributeur à parois fixes, puis la transformation de cette énergie cinétique en travail mécanique dans un rotor. C’est ce que l’on se propose dans les turbines à action.

La première opération est une évolution thermodynamique. La seconde semble se présenter, au contraire, comme une évolution