Page:Villey - Les principes des moteurs thermiques, 1935.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
52
J. VILLEY.

mécanique, qui est entièrement transformé en énergie thermique par décoordination[1].

Restons néanmoins dans notre hypothèse théorique de la soufflerie parfaite. Chaque masse gazeuse élémentaire est alors reversée dans l’atmosphère dans un état A identique à celui qu’elle avait lorsqu’elle y a été prise ; elle a donc subi une évolution en cycle fermé. Mais ce cycle fermé, représenté sur le diagramme de Clapeyron, a une surface nulle : le point représentatif est en effet resté sur l’adiabatique de

Fig. 2.


l’état de départ A[2], dont il a parcouru un certain arc AB, aller et retour (B étant le point représentatif de l’état de la masse élémentaire au moment où elle passe au col de la soufflerie).

Appelons et les projections de A et B sur l’axe O ; et leurs projections sur l’axe O

  1. On appelle couramment rendement de la soufflerie le rapport entre l’énergie cinétique qui passe par unité de temps au col de la soufflerie, et la puissance mécanique dépensée pour entretenir ce courant malgré les décoordinations : cette appellation pourrait créer une confusion, à éviter, avec la notion de rendement, au sens normal de ce mot, qui désigne la fraction d’une dépense d’énergie donnée qui est transformée de la manière utile. Un rendement énergétique a donc essentiellement une valeur inférieure à l’unité. Au contraire, la grandeur envisagée ici peut être supérieure à 1 et croîtrait indéfiniment si l’on évitait progressivement toutes les décoordinations.
  2. Nous admettons qu’il n’y a pas d’échanges appréciables de chaleur, par suite de la grande vitesse d’écoulement.