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J. VILLEY.

potentielle (évaluée par unité de volume) du champ des forces de volume.

Dans les liquides, où la densité est beaucoup plus élevée, les gradients verticaux de la pression, et les résultantes verticales qu’ils provoquent sur les parois des récipients, deviennent beaucoup plus importants. La notion de poids d’une masse liquide nous est d’ailleurs beaucoup plus familière parce qu’elle est plus voisine de la notion simple du poids d’un solide. Les molécules de liquide restent en effet a des distances mutuelles assez faibles pour qu’interviennent en permanence non seulement leurs attractions mutuelles de cohésion, mais aussi les forces qui s’opposent à leur pénétration mutuelle. Chaque couche, qui supporte ainsi le poids propre des couches situées au-dessus d’elle, transmet simultanément l’effort correspondant aux couches situées au-dessous, et, par leur intermédiaire, aux parois inférieures du récipient. Ce mécanisme de transmission directe nous paraît assez voisin de celui que comporte la conception du solide théorique où toutes les forces élémentaires ont une résultante et se transmettent au plateau de la balance par les points d’appui. Au contraire, dans un gaz, on ne peut pas concevoir de transmission directe du poids total aux parois : il y a un processus indirect dans lequel la pesanteur provoque un accroissement de la densité vers les parties basses, et l’augmentation corrélative de la pression est liée à l’augmentation du nombre de chocs par unité de temps, la vitesse moyenne de ces chocs restant la même si l’équilibre thermique a eu le temps de se réaliser par conduction.

Pratiquement, même dans une grande chaudière de machine à vapeur, les gradients de pression dans l’eau dus à la pesanteur sont assez faibles, auprès de la pression de la vapeur qui la surmonte, pour que nous puissions, sans difficultés pratiques, considérer simplement que la pression de toute la masse d’eau a cette même valeur

Les manomètres métalliques à déformations élastiques fournissent une mesure de la pression d’un fluide, qui applique immédiatement la définition même que nous avons donnée de cette grandeur. La mesure suppose que le fluide soit en équilibre macroscopique par rapport au manomètre.

La troisième grandeur caractéristique de l’état du fluide est sa température. Nous utiliserons les températures absolues thermodynamiques. Leur définition théorique est basée sur les rendements de