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J. VILLEY.

actuellement la masse c’est-à-dire égale à celle qu’elle a fourni elle-même lorsqu’elle était en A.

Il est à noter que l’intervention d’un échangeur fait perdre non pas du travail mécanique, mais une possibilité d’en obtenir. Si cette possibilité n’était pas mise à profit dans le cycle, l’échangeur ne diminue pas son rendement.

On peut même concevoir que, dans un cycle où la chaleur est mal utilisée, l’introduction d’un échangeur permette une amélioration du rendement. C’est le cas par exemple d’un échangeur recevant de la chaleur que, sans son intervention, le fluide céderait directement à la source froide : s’il la remet, en circuit, à une température supérieure à celle de la source froide, il crée la possibilité d’en transformer une partie en travail. Un tel échangeur pourra être appelé un récupérateur.

C’est ce qui se produira par exemple si, dans une machine à vapeur à échappement libre, on fait circuler la vapeur d’échappement dans un réchauffeur de l’eau d’alimentation.


CHAPITRE III.

ÉNERGIE INTERNE DU FLUIDE.


15. Énergie thermique et énergie de cohésion. — L’énergie interne du fluide reprend sa valeur initiale à la fin du cycle fermé. Elle n’intervient donc pas dans la détermination de l’effet global de l’évolution. Mais, si l’on veut étudier les diverses phases de cette évolution, il faut savoir évaluer les variations corrélatives de l’énergie interne.

Considérons le cas d’un fluide que nous appellerons stable dont les molécules restent constamment identiques à elles-mêmes. C’est-à-dire que nous écartons l’hypothèse de transformations chimiques[1],

  1. Nous avons d’ailleurs vu (§ 13) qu’une transformation chimique d’un gaz, si elle ne modifie pas sensiblement le nombre des molécules présentes, peut être considérée comme pratiquement équivalente à un apport de chaleur extérieure sans modification du gaz.