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J. VILLEY.

à combustion interne évacuent librement leurs gaz d’échappement. Ces gaz s’y refroidissent, reconstituant une masse gazeuse équivalente à la cylindrée d’air initialement admise : le cycle, qui n’est pas fermé chimiquement, est pratiquement fermé au point de vue thermodynamique.


14. Échangeurs. Récupérateurs. — Toutes les sources envisagées ci-dessus sont caractérisées par le sens invariable de leurs échanges avec le fluide. Les quantités de chaleur qu’elles lui fournissent, ou qu’elles lui enlèvent, croissent indéfiniment tant que l’on répète l’évolution thermodynamique en cycle fermé considérée.

Dans certaines évolutions, on voit intervenir des capacités calorifiques, réalisant des échanges avec le fluide, mais avec ce caractère que l’échange total algébrique est nul au cours de chacun des cycles fermés. Un tel dispositif joue donc le rôle de source froide pendant une certaine partie de l’évolution et de source chaude pendant une autre partie ; mais, au total, il ne donne ni ne prend d’énergie au fluide. Nous le désignerons sous l’appellation d’échangeur.

Son action est nulle au point de vue de la conservation de l’énergie, mais il est facile de voir qu’elle sera en général défavorable au point de vue très différent du problème envisagé dans les moteurs thermiques, où seule est intéressante l’énergie transformée en travail mécanique.

L’échangeur oscillera, en effet, dans un domaine de températures intermédiaires entre celles du fluide au cours des deux échanges opposés. Les écarts de température seront d’autant plus accentués que les échanges sont plus importants et plus rapides. Au total, on aura enlevé au fluide, au moment où sa température absolue était une certaine quantité de chaleur dont la fraction était transformable en travail[1], et on la lui rend intégralement au moment où sa température plus faible que ne permet plus d’en transformer en travail que la fraction plus faible

Ce rôle d’échangeur pourra être joué par exemple par les parois mêmes du cylindre dans lequel se fait la détente motrice. Celle-ci

  1. Par une évolution de Carnot, qui réalise le rendement maximum possible ; nous appelons la température absolue de la source froide utilisée.