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LES PRINCIPES DES MOTEURS THERMIQUES.

ainsi. En effet, pour empêcher que les températures très élevées de la cylindrée au moment de l’explosion n’altèrent les parois du cylindre, on est forcé de refroidir fortement celles-ci par une circulation extérieure d’eau (ou d’air dans certains moteurs d’aviation). Si, de l’énergie thermique libérée par la réaction, une partie q est ainsi enlevée par la circulation d’eau avant toute évolution ultérieure, c’est tout à fait équivalent à ce qui se passerait avec un foyer indépendant qui transmettrait seulement au gaz. Néanmoins, pour les moteurs de faibles et moyennes puissances, le rendement de combustion est en général notablement plus élevé dans le système à combustion interne que dans les foyers indépendants.

Il y a, de plus, un autre avantage très important à l’actif de la combustion interne : c’est l’instantanéité de la transmission de l’énergie thermique, qui naît dans le gaz lui-même. Les transmissions de chaleur à travers les parois sont, au contraire, très lentes, et ne permettent pas de réaliser les cycles extrêmement rapides que l’on obtient très facilement dans les moteurs à combustion interne.

En résumé, dans le moteur à combustion interne, la source chaude est fictive. L’évolution de la cylindrée, au cours de la combustion, est, au point de vue thermodynamique, la même que si le gaz recevait, d’une source extérieure à lui, des quantités de chaleur égales aux quantités d’énergie chimique transformées en énergie thermique. Il faudrait, pour cela, que la source fût, à chaque instant, à une température au moins égale à celle du gaz, et, dans le cas limite de l’évolution très lente, à la température même du gaz : c’est la convention déjà énoncée qui définit la température de la source par la température du fluide avec lequel elle échange de la chaleur.

La cylindrée passe par toute une suite continue de températures croissantes, depuis l’allumage jusqu’à la fin de la combustion. Nous avons donc une suite continue de sources élémentaires en nombre infini, comme dans le cas des surchauffeurs. Mais les sources fictives que nous envisageons ici ne constituent pas une suite continue localisée dans l’espace, comme dans ce dernier cas où elles s’alignent le long de la tuyauterie dans laquelle le fluide circule en s’échauffant progressivement ; elles constituent une succession dans le temps, correspondant à la combustion progressive localisée dans le cylindre.

La source froide est constituée par l’atmosphère, où les moteurs