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J. VILLEY.

et une source froide ; mais rien n’empêche de faire intervenir plusieurs sources de l’une ou l’autre espèce, à des températures différentes.

Il y a même lieu, dans ce cas, de préciser la signification exacte des deux termes qui les désignent. Lorsqu’il y a deux sources seulement, cette terminologie ne laisse place à aucune incertitude : la source chaude est celle dont la température est la plus haute, et la source froide est celle dont la température est la plus basse. Lorsqu’il y en a plus de deux, on ne peut pas classer a priori dans l’une ou l’autre catégorie les sources dont les températures sont intermédiaires. La distinction réelle doit porter sur le rôle, actif ou passif, des sources, et les deux catégories doivent séparer les sources qui fournissent de la chaleur au fluide, et les sources qui lui enlèvent de la chaleur. Nous continuerons à les désigner par les appellations classiques sources chaudes et sources froides, en remarquant simplement que l’on peut concevoir et réaliser, par exemple, une évolution complexe à quatre sources, deux chaudes et deux froides, dans laquelle la température de l’une des sources froides serait plus élevée que celle de l’une des sources chaudes. Chaude voudra dire active, et froide voudra dire passive.

L’étude des machines à vapeur conduit immédiatement à un cas intéressant d’utilisation de deux sources chaudes distinctes : c’est celui des surchauffeurs, destinés à éloigner la vapeur de l’état de saturation dans lequel elle est fournie par la chaudière, pour éviter les condensations sur les parois du cylindre.

La vapeur sortie de la chaudière circule dans des canalisations chauffées, où sa température s’élève sans augmentation de sa pression, laquelle reste déterminée par la température de la chaudière.

Les parois de ce surchauffeur constituent une surface d’échange supplémentaire, qui peut être placée dans le foyer principal et augmenter son rendement : le terme utile est alors la somme des quantités de chaleur qu’il fournit aux deux sources chaudes, chaudière et surchauffeur. Ceci éclaire bien la distinction que nous avons faite entre le foyer et la source chaude thermodynamique, puisqu’un seul et même foyer peut servir à l’entretien de deux sources à des températures différentes.

La température du surchauffeur est plus élevée que celle de la chaudière, mais on rencontre une difficulté quand on veut préciser la température de la source qu’il constitue.