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LES PRINCIPES DES MOTEURS THERMIQUES.

On pourrait concevoir aussi de créer l’énergie thermique nécessaire, dans les parois de la chaudière, en leur faisant absorber le rayonnement solaire. Dans cette voie, on peut envisager d’absorber directement le rayonnement solaire par l’eau à chauffer : à la source chaude constituée par les parois serait alors substituée une source chaude constituée par le Soleil lui-même, les échanges avec le fluide n’étant plus réalisés au contact, par conduction, mais à distance, par rayonnement.

En fait, dans la pratique industrielle courante, on crée sur place l’énergie thermique nécessaire, au contact des parois externes de la chaudière, au moyen d’un foyer qui l’entoure, dans lequel on réalise la combinaison chimique d’un combustible avec l’oxygène de l’air : l’énergie potentielle chimique qui disparaît dans la réaction se transforme en fournissant l’énergie thermique désirée.

La dépense est alors constituée par cette énergie chimique ; c’est-à-dire par le combustible, puisque l’oxygène de l’air est disponible gratuitement à volonté.

Une considération économique essentielle s’introduit alors immédiatement : c’est celle du rendement du foyer. L’énergie thermique créée dans celui-ci par la combustion n’est pas transmise en effet intégralement à la chaudière et, par elle, au fluide. L’évacuation par les parois extérieures du foyer peut être rendue très faible au moyen de revêtements calorifuges. Par contre, le tirage du foyer représente une perte importante inévitable : il faut appeler l’air frais nécessaire à la combustion, et évacuer l’azote inutile et les produits gazeux de la combustion ; ces résidus gazeux sortent à une température très supérieure à celle de l’atmosphère, emportant une partie de l’énergie thermique créée par la combustion.

Cette différence même de température est nécessaire pour assurer la circulation gazeuse indispensable, grâce aux différences des gradients verticaux de la densité dans la cheminée et à l’extérieur.

Il est à noter d’ailleurs que, même si l’on prétendait éviter cette sujétion en remplaçant le tirage thermique par une circulation mécanique assurée par ventilateurs, les gaz sortant du foyer ne pourraient être refroidis par la chaudière au-dessous de sa propre température, laquelle est très supérieure à celle de l’air frais d’alimentation.

En réalité, pour arriver à les abaisser à une température voisine de celle de la chaudière, il faudrait donner à celle-ci une surface de