Page:Villey - Les principes des moteurs thermiques, 1935.djvu/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
4
J. VILLEY.

des glissements horizontaux. Normalement, l’énergie potentielle gravifique ainsi perdue par une masse qui s’abaisse, sert à élever les masses voisines de la région qu’atteint ensuite le gonflement ; mais on peut retenir l’eau élevée au niveau supérieur, pour lui faire fournir ensuite du travail lorsqu’elle redescendra à son niveau normal. C’est le principe de l’utilisation de l’énergie des marées. L’énergie ainsi obtenue est empruntée à l’énergie cinétique de rotation de la Terre, et l’on provoque ainsi un freinage, d’ailleurs insensible, de cette rotation, en gênant le mouvement corrélatif des marées.

Pour chercher, d’autre part, les réserves d’énergie potentielle utilisables, il nous suffira de passer en revue les diverses formes de cette énergie (cf. T, Chap. VI), autrement dit les diverses catégories de forces naturelles capables de donner naissance à de l’énergie cinétique.

L’énergie intra-atomique représente des réserves formidables, mais que nous ne sommes pas à même d’utiliser : sa stabilité extrême ne nous permet pas d’y faire d’emprunts, sauf dans le cas exceptionnel des matières radioactives. Celles-ci ne présentent d’ailleurs aucune importance industrielle comme sources d’énergie, au moins dans l’état actuel de nos connaissances.

L’énergie potentielle chimique, qui correspond aux forces d’attraction mutuelle entre les atomes des combustibles minéranv (houille et succédanés, pétroles, etc.) et les atomes de l’oxygène atmosphérique, constitue au contraire la réserve industrielle de beaucoup la plus importante. Cette réserve ne se détruit pas spontanément, parce que la combinaison des combustibles avec l’oxygène se produit seulement quand on l’amorce au moyen d’une élévation locale de température très considérable. Quand on déclenche ainsi, à volonté, la réaction, toute l’énergie potentielle chimique qui disparaît se transforme sur place en énergie thermique, et c’est celle-ci que l’on utilise dans les foyers des machines motrices.

Si l’on recherche d’ailleurs l’origine de ces réserves de combustibles minéraux, on constate qu’ils sont vraisemblablement dus à la transformation géologique de combustibles végétaux ou organiques dont l’energie potentielle chimique avait été créée par le rayonnement solaire, c’est-à-dire empruntée à l’énergie thermique du Soleil.

L’énergie potentielle de cohésion représente des réserves impor-