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J. VILLEY.

utilisable, ou plus exactement de la somme de cette énergie utilisable et de l’énergie déjà utilisée en travail ; cette décroissance est liée à toutes les opérations irréversibles.

Le bilan énergétique est le bilan de ces pertes d’énergie utilisable. Si l’on se place au point de vue de la conservation de l’énergie, on pourra faire, d’autre part, un bilan d’énergie, qu’on appelle en fait bilan thermique parce que l’énergie chimique des combustibles, qui en est le point de départ, se mesure par la quantité de chaleur que dégage leur combustion dans la bombe calorimétrique.


32. Bilan thermique global d’un moteur à combustion interne. — Nous achèverons d’éclairer ces points de vue différents en examinant le bilan d’ensemble de la conservation de l’énergie, dans le fonctionnement d’un moteur à explosion.

Quand on brûle l’unité de masse du même combustible dans la bombe calorimétrique, la transformation se traduit exclusivement par le dégagement de la quantité de chaleur qu’on appelle pouvoir calorifique (supérieur) du combustible. L’état de départ et l’état d’arrivée sont à la température de l’atmosphère ; il en est de même pour la transformation dans le moteur, complétée par la transformation complémentaire qui achèvera la combustion au cas où celle-ci n’aurait pas été complète, et qui ramènera les produits de la combustion ainsi complétée à l’équilibre avec l’atmosphère. Il reste néanmoins une tdifférence apparente liée au fait que les états extrêmes sont à la pression atmosphérique dans le cas du moteur, et sous pression plus élevée dans la bombe. On peut rendre les deux opérations exactement parallèles en complétant l’évolution dans la bombe par une évolution préalable et une évolution complémentaire, qui seront par exemple la compression isotherme et la détente isotherme. Elles ne fournissent et n’absorbent rien au total si la modification moléculaire due à la combustion est négligeable.

On peut se demander encore si une différence dans les proportions d’air mélangées au combustible pour l’une et l’autre évolutions ne peut pas introduire une différence énergétique. Il n’en est rien, car. du moment que la combustion totale est réalisée, la masse d’azote et d’oxygène non utilisé est une masse de gaz inerte qui revient exactement à son état initial ; avec la même énergie interne, et ne fournit donc rien au point de vue énergétique.